Pratiquer la non-violence

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février 11, 2021

Chacun d’entre nous peut avoir ressenti de la violence physique, psychologique, institutionnelle dans sa vie. Et cela dans des circonstances de vie, relationnelles, professionnelles, très différentes. Comme tu peux l’entendre à travers la vidéo, la pratique de la non-violence peut permettre de dénouer des situations qui t’ont fort activé, et d’agir autrement.

La non-violence

Violences et syndrôme de stress post-traumatique

Il est aussi important de ne pas négliger les impacts d’avoir été témoin de violences : car cela impacte le système nerveux de la personne témoin, qui vit alors souvent du figement, tout autant que la personne qui a été directement victime de violence. Et cela laisse des traces. Aujourd’hui, les effets qui perdurent au-delà de trois mois après des violences vécues se retrouvent sous ce qu’on appelle le « syndrôme de stress post-traumatique » (SSPT). (La violence physique n’étant pas la seule cause possible du SSPT).

La violence vis-à-vis de soi-même

Des expériences vécues plus difficilement nous amènent également à avoir de la violence vis-à-vis de nous-mêmes, à travers tout ce qu’on peut se dire de nous-mêmes, ce qu’on devrait faire. C’est alors aussi que la culpabilité s’entretient. Passer de la culpabilité à la responsabilité, pourtant, c’est possible. Car nous pouvons reprendre la part de responsabilité qui nous appartient et, à partir de là, changer petit à petit notre regard et notre vie.

Reprendre sa responsabilité et faire des choix

Souvent cela passe par un choix, fait à un moment donné, un moment important de recentrage, d’alignement. Un moment où nous revenons à nous, à l’intérieur. Où nous ne sommes plus emportés dans les conflits extérieurs ou les batailles intérieures. Un moment pour nous connecter au calme, au Self toujours présent en nous. À partir de là, il est possible d’accueillir quelque chose de nouveau, choisir l’amour et la confiance.

Bien sûr, après cela passe par plein de petits choix, orientations, retours à soi à continuer. Ce qui, en général, enclenche aussi petit à petit des changements dans la vie quotidienne, professionnelle et dans les relations.

Et puis cela mène aussi souvent à se former à différentes pratiques et méthodes de développement personnel, thérapeutiques, corporelles, afin d’affiner et poursuivre cette manière de vivre en remettant au centre le coeur, la relation, l’amour, la confiance, la créativité…

Non-violence et créativité

Avec la violence, nous sommes dans une réaction incontrôlée, dans une forme de fonctionnement automatique qui s’est enclenché. Dans la soumission aussi, il y a un manque de maîtrise et, souvent, un automatisme incontrôlé… ce sont des réactions inscrites dans un mode de fonctionnement appris à travers des expériences où l’on s’est senti en danger.

La pratique de la non-violence, elle, demande de retourner en un lieu d’apaisement à l’intérieur de nous, d’où deviennent possibles d’autres choix. D’où nous pouvons retrouver une maîtrise de nous. D’où la créativité peut s’éveiller et prendre corps à travers nos actions.

Le taiji, le Tao et l’Aïkido

À la minute 30’ de la vidéo ci-dessus, Gaëtan vous partage comment le taiji, le Tao et ensuite l’Aïkido peuvent éclairer la pratique de la non-violence.

Le lieu d’apaisement en nous est un lieu où nous pouvons accueillir et accepter ce qui est. Sans opposer les choses les unes aux autres, sans juger de ce qui est ok et de ce qui ne l’est pas. Sans vouloir ressentir ce que je ne ressens pas maintenant ou ressentir autre chose. Et du coup, accueillir et voir les transformations, le mouvement qui nous maintient en vie et le flux qui passe. Et accepter qu’une part de dualité et de souffrance est là, sans fuir la réalité. C’est là aussi que nous pouvons commencer à être au service de la réalité. Et aussi vivre la puissance de la gratitude pour ce qui est donné, ce qui est là – ce qui me semble bon et ce qui me semble moins bon.

Les techniques – qu’il s’agisse d’Aïkido, de communication non-violente, de méthodes de développement personnel – ne sont pas des buts en soi. Elle sont là comme des aides, des outils pour apprendre et intégrer certaines lois universelles : comment ne pas s’opposer, rester centré ou se recentrer… et évoluer soi-même, trouver l’harmonie.

La communication non-violente (Marshall Rosenberg)

Marshall Rosenberg en est venu à observer les besoins fondamentaux qui animent tous les êtres humains. Ainsi que les stratégies diverses pour les nourrir, plus ou moins « néfastes » dans les relations. Il a déterminé 4 étapes pour une communication non-violente : l’observation de ce qui se passe, les sentiments qui m’ habitent, les besoin qui sont en jeu, et la demande que je peux poser par rapport à cela. Cet outil ou technique n’est pas tant une méthode à applique qu’une aide pour se relier à soi et à l’autre, et qui demande de la pratique. Une pratique qui n’est jamais finie, et à adapter à chacun.

La première étape, par exemple, l’observation, peut ne pas être pas qu’une observation des faits extérieurs, mais aussi une observation de ce qui s’active en moi à l’occasion de ces faits extérieurs. Une activation qui peut être démesurées par rapport aux faits à l’extérieur, mais qui demande à être accueillie, à travers les étapes suivantes aussi.

Dans l’accompagnement thérapeutique, cet accueil des activations est essentiel, afin que la personne accompagnée puisse faire le trajet à travers les étapes suivantes, et peut demander beaucoup de délicatesse. Et il est parfois difficile de savoir quels sont ses besoins, surtout s’ils n’ont jamais été reconnus auparavant.

Il peut être très difficile pour certaines personnes d’avancer toutes seules là-dedans, surtout si elles ont eu l’habitude de s’identifier à leurs parts blessées, ou à leurs réactions de défense. Alors l’accompagnement d’un thérapeute averti pourra être une aide pour explorer ces étapes, revenir dans son centre, tout en offrant de l’amour, de la bienveillance, de la compassion à ces parties blessées. C’est aussi un chemin que la personne peut s’offrir pour découvrir les ressources incroyables qui sont présentes en elle.

(à partir de la minute 44’ de la vidéo, on te parle de la communication non-violente)

Un exercice avec la communication non-violente

À partir de 1h06 de la vidéo, retrouvez un exercice que vous pouvez utiliser au quotidien et qui reprends les 4 étapes de la communication non-violente. Cet exercice vous permettra d’accueillir et dénouer une situation qui vous a fort activé et de remettre plus de fluidité dans votre vie.

Merci à Gaëtan Bonnet pour l’échange dans la vidéo ci-dessus.

Si vous voulez en savoir plus sur ce que Gaëtan propose, voici le lien vers son site: http://gaetanoliviers.com/

Si vous voulez en savoir plus sur ce que Séverine propose: http://vibreetsois.net

Séverine Dourson.